Robe à la Circassienne. Frankreich Rokoko Kostüm.
Mode des Rokoko. Garderobe am Hof von Versailles unter Louis XVI. und Marie Antionette.
Robe à la Circassienne.
«De toutes les beautés qui ornent le serrail du Grand-Seigneur, il n’en est point qui égalent celles qui viennent de Circassie. On serait tenté de croire que dans cette heureuse contrée, la nature prend plaisir à ne former les femmes que d’après les modèles les plus agréables et les plus parfaits; leur habillement répond à leurs charmes; et si les Grâces n’étaient pas nues, elles n’auraient point adopté d’autre habit. Mais il n’est pas donné à toutes les femmes d’en faire usage: une taille légère et presque aérienne, doit seule aspirer à cet avantage.
«Cet habillement est connu sous le nom de robe à la Circassienne, ou simplement de Circassienne: il est composé d’urie soubreveste à longues manches fort étroites, d’une robe ou manteau retroussé par devant, sur les côtés et par derrière; les manches très courtes, coupées en bouche de canon, d’où semblent sortir les manches de la soubreveste; une jupe à la musulmane, dont la ceinture va se perdre sous la soubreveste , et retenue des deux côtés au-dessus de la cheville du pied, est la dernière pièce qui entre dans la composition des Circassiennes. Les fourrures les plus belles et les plus précieuses, ont le privilège exclusif d’en former les garnitures.
«La Circassienne , en venant à Paris, s’est un peu francisée: la jupe en musulmane ou vaste-caleçon, n’a point été adoptée; le privilège des fourrures a été modéré, la soubreveste a pris des manchettes; les draperies n’ont été relevées qu’à deux tems; mais malgré ces changemens, elle n’a presque rien perdu de ses grâces et de sa légèreté.
«La Circassienne que la figure représente, est vue par derrière; l’étoffe est de satin Illas, avec une large bande de blonde chenillée pour garniture; cette bande est barrée dans son centre par un ruban tigré, uni et circulant dans tout le pourtour de la Circassienne, retroussée avec des nœuds et des glands; le graveur l’a retroussée fort bas, pour mieux en faire sentir les contours; mais dans la règle, elle doit être relevée haute, et de manière à laisser voir une partie de la jupe.
«La quarrure est dessinée par trois gances d’or, dont celles des côtés sont ornées de glands à leur extrémité supérieure; les manches très courtes, munies d’une bordure mise en barrière, pareille à la garniture j les manches de la soubreveste, satin gros jaune, garnies de bons-hommes ou petites manchettes à deux rangs.
«Jupe de satin pareil à la soubreveste; volant peu élevé, coupé aux deux tiers de sa hauteur, par un ruban semblable à celui de la garniture.
«La Coëffure à volonté; celle de la figure est composée d’un chapeau à parasol; les bords de blonde noire, avec un turban de gaze à bouillons; pour gance un ruban tigré, dont les extrémités échappent du côté gauche, après avoir fixé un bouquet de fleurs; la forme du chapeau est ombragée par un panache avec aigrette.
«Chignon noué en lacs-d’amour, couronné par une rosette de ruban tigré. d’où sortent deux boucles en cœur, le tout surmonté d’une toque ou grosse touffe de cheveux en rouleau.»
Quelle: Galerie des Modes et Costumes Français Dessinés d’Apres Nature 1778-1787. Réimpression accompagnée d’une préface par M. Paul Cornu. Émile Lévy, Éditeur. Librairie centrale des beaux-arts 1912.
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